Il m’est de plus en plus rare d’ouvrir Photoshop ou Illustrator, je vais vous expliquer pourquoi.

Sketch, c’est quoi ? C’est un logiciel de graphisme et de maquettage, peu cher (70€), et qui surprend par sa logique polyvalente qui s’oppose à la politique de segmentation des usages des actuels standards du marché.

Vectoriel everywhere

Ici, adieu la gestion de dimensions figées dans un espace défini. Toutes les formes sont vectorielles, et tout n’est plus question que de proportions. Les notions de pixellisation et de qualité d’affichage n’apparaissent plus qu’au moment de l’exportation.

Pour le plus grand bonheur des accros de la typo, le rendu des polices est lui calqué sur le rendu web (un régal pour les écrans rétina). On a donc un affichage natif fidèle, ce qui nous change de celui de Photoshop, depuis toujours catastrophique.

Allant jusqu’à 12800%, le zoom est agréable car fluide et rapide (le trackpad est enfin exploitable à ce niveau-là).

Enfin, les images importées sont gérées comme des “objets dynamiques” : leurs transformations ne sont jamais destructives, que ce soit au niveau de leur taille ou des effets qui leur sont appliqués.

Pensé pour le maquettage

Il est désormais possible d’avoir des grilles intégrées dans nos documents (sans ajout de plug-ins). Celles-ci sont personnalisables à tout moment et renforcent le perfectionnisme au pixel près.

L’ensemble des actions et des déplacements sont appuyés par de nombreux repères commentés intelligents, avec notamment une commande pour connaître l’espacement entre un élément et un autre. Les règles sont évidemment aussi présentes.

Le logiciel est “code oriented” : tous les paramètres éditables correspondent à une propriété en CSS (ombres, bordures, dégradés…). Cela conduit donc à une facilité de compréhension et surtout d’intégration du design pour le développeur.

Il y a la possibilité de définir des symboles : très pratique lors de l’élaboration d’une UI par exemple où les modifications graphiques sont fréquentes.

Une option permet d’afficher notre document sur mobile directement à partir du logiciel afin d’avoir le rendu d’une maquette identique à la réalité. Pour cela, il faut néanmoins posséder l’application Sketch Mirror disponible sur iOS (4,49€).

Le logiciel intègre un outil d’exportation multiple et rapide. Il est donc possible d’exporter au format voulu une sélection de plusieurs calques ou même de plusieurs espaces de travail. Oui, exporter plusieurs maquettes en un clic est maintenant quelque chose d’imaginable.

Par sécurité, il y a la divine présence d’une sauvegarde automatique instantanée qui vous sauvera de nombreuses fois de plantages ou d’erreurs de manipulation. C’est bon, vous êtes conquis ?

Un double usage : Photostrator

Comme sur Illustrator, il y a la possibilité d’avoir plusieurs espaces de travail. Il est donc possible d’avoir dans le même document les maquettes desktop, tablette et mobile. Si on combine à cela l’utilisation de symboles et la légèreté d’utilisation du logiciel, vous arrivez à imaginer le gain de productivité.

Autre usage similaire au logiciel d’Adobe, un simple clic permet la sélection d’un élément, qui peut donc être déplacé à la volée rapidement.

Est ajouté à cela la présence d’une gestion de calques identique à celle de Photoshop. À chaque nouvelle forme créée, texte écrit ou image importée est lié un nouveau calque. En un instant il est possible de les hiérarchiser, de les grouper ou de les renommer.

Avec la nouvelle version du logiciel, il est désormais possible d’effectuer des éditions bitmap : les modifications des couleurs, du contraste, de la luminosité ou du cadrage sont désormais réalisables. La baguette magique est même de la partie.

Enfin, de nombreux types de fichiers sont importables et modifiables, tels que le .svg ou le .eps.

C’est donc le logiciel à tout faire ?

Depuis que j’utilise Sketch, j’ai considérablement amélioré ma rapidité de travail, mon confort d’utilisation et donc ma productivité. Je ne mets en page, ne maquette et ne crée des interfaces plus qu’avec ce logiciel.

Il y a tout de même quelques points noirs à son utilisation : Sketch n’est disponible que sur mac. Aussi, il vous sera parfois difficile de travailler avec des personnes ou des structures ayant des process bien établis et avec donc avec des standards qu’il sera difficile de faire bouger. Ce problème est néanmoins partiellement comblé grâce à l’export rapide d’assets et de propriétés CSS. Tout est pensé pour que ce seul nouveau format de document ne soit pas un frein à votre travail.

La seule utilisation qu’il me reste de Photoshop est la retouche poussée de photos. Un peu triste pour un logiciel aussi cher, non ?