Durant les cent dernières années, la musique s’est répandue petit à petit pour finalement s’ancrer au cœur de notre quotidien. Pendant longtemps, la musique n’était accessible que directement auprès des musiciens et de leurs instruments. Cependant, au début du XXe siècle, le concept d’enregistrement sonore se développe et permet l’apparition de la radio et du vinyle, et plus tard de la cassette audio et du CD.
On assiste grâce à cela à une véritable démocratisation de la musique, très vite accélérée par l’arrivée des baladeurs qui permettent d’emporter sa musique partout avec soi.


L’arrivée des mp3 et de l’ipod, qui permettent de compresser la musique et de la rendre nomade, a beaucoup changé le monde de la musique. En effet, elle a permis de simplifier les usages : plus besoin d’avoir sa pochette CD en plus de son baladeur, tout est regroupé dans un appareil.


En parallèle, de nouvelles pratiques voient le jour comme par exemple la musique à la demande.
Les plates-formes de téléchargement de musique (Itunes) et l’essor du téléchargement illégal ont eux aussi bouleversé le monde musical ; les individus n’ont plus besoin de se déplacer pour aller acheter un cd, ils peuvent maintenant tout faire de chez eux et l’importer directement dans leur mp3. De plus, de nouveaux services web permettent d’écouter de la musique hébergée sur des serveurs (streaming), il n’est donc plus indispensable de télécharger ou acheter son Cd en ligne grâce à Deezer, Spotify, Youtube… Notre musique est partout.


Le web 2.0 est à l’origine d’une nouvelle tendance. Itunes, Deezer, Spotify, Grooveshark sont autant de moyens de découverte de musique que de partage entre internautes. Ces nouvelles interactions forment une rupture avec l’écoute “égoïste” provoquée par les baladeurs mp3. L’écoute de la musique devient communautairen à tel point que le crowdfunding d’artistes (financement participatif) est apparu.
La musique n’a pas échappé à la co-révolution. Des sites de crowdfunding comme AkaStarter et My Major Company permettent le financement participatif d’artistes pour la sortie d’un album ou bien l’organisation d’un concert. La jeune artiste Irma a pu non seulement financer son album mais aussi se faire connaître grâce à ce genre de plateforme (campagne TV Google Chrome avec Irma : http://www.youtube.com/watch?v=8xIWuImoEtQ).


Les réseaux sociaux en pleine expansion se sont introduits partout, y compris lors des concerts. Pour donner un exemple, le duo anglais d’indie pop The Ting Tings a organisé un concert très particulier à Paris. Le live est interactif et réagit au nombre de tweets et de like envoyés. Des effets spéciaux se déclenchent lorsqu’un certain taux de partage sur les réseaux sociaux est atteint : https://www.youtube.com/watch?v=Vu34mPHHQrc.


Autre tendance actuelle : on assiste à une multiplication des plateformes musicales. En réponse à ce phénomène, de nouveaux systèmes voient le jour. L’idée qui se dégage est la centralisation du contenu musical. ONE Olive et Sonos sont des interfaces domestiques proposant l’accès à tout son contenu musical. Ils permettent d’associer toutes les plateformes pour générer une bibliothèque accessible et ergonomique. De plus, ils font le lien avec les enceintes grâce au réseau wireless. De quoi écouter sa musique dans toutes les pièces du domicile.


L’évolution du smartphone et de ses applications donnent aussi accès à un large panel de services, comme par exemple l’application shazam, qui nous permet d’identifier une musique et de la télécharger directement, ou de la partager sur certains réseaux sociaux. Elle permet aussi de communiquer les dates de concerts de l’artiste.
Récemment, une nouvelle utilisation de cet outil est apparue. Des spots publicitaires sont “shazamables” et peuvent être identifiés grâce à la fréquence émise. Ainsi SFR, en partenariat avec Shazam, a diffusé une campagne TV constituée de plusieurs spots incitant les téléspectateurs à « shazamer » depuis leur smartphone ou leur tablette et ainsi de profiter, en quelques secondes, d’un format plus long des spots (FrenchWeb en parle ici).


Depuis quelques années, les pratiques dans le secteur de la musique ont été bouleversées. Il est maintenant beaucoup plus simple pour l’utilisateur de découvrir, transporter et partager sa musique. Cependant, on sent que l’industrie de la musique éprouve des difficultés à suivre les dernières tendances nées du web ( http://obsession.nouvelobs.com/high-tech/20130320.OBS2451/qui-veut-la-peau-de-deezer-et-spotify.html?xtor=RSS-12 ). Comme le cinéma avec le streaming ou encore la grande distribution avec l’e-commerce, la musique cherche tant bien que mal à s’adapter dans un milieu en continuelle transformation.
La musique aujourd’hui est donc un secteur en évolution exponentielle qui contribue à l’innovation sociale, et ce n’est qu’un début.