Comment être plus libre dans son travail ? C’est une question que l’on entend de plus en plus souvent et qui met en évidence le besoin qu’on aujourd’hui les travailleurs à se réapproprier leur travail. Ces dernières années, on a tous déjà entendu parler des freelances, des entrepreneurs Web, ces indépendants qui travaillent soit à leur compte, soit pour celui d’une entreprise, sans pour autant y être rattachés comme le sont des employés. En se définissant sous un de ces nouveaux types de métiers, le travailleur se garantit une liberté nouvelle dans l’exécution de son métier. C’est aussi le cas pour certains télétravailleurs qui ont l’opportunité de définir leurs horaires par exemple, tout en travaillant chez eux. Mais si on vous disait qu’il existe une marche au-dessus dans cette quête de liberté ? Et si vous deveniez « digital nomad » (ou nomade digital pour les francophones pure souche) et que vous décidiez de travailler sans attache ?  On vous explique.

1- Définition 

Un nomade digital est une personne qui utilise les nouvelles technologies pour exécuter son travail sans être rattaché à un lieu précis et qui est par conséquent libre géographiquement d’exercer où il le désire, tant qu’il pourra accéder à Internet et à un appareil numérique comme un classique ordinateur. Il travaille sur Internet. On parle de dématérialisation du travail. On dit ces travailleurs nomades pour cette particularité qu’ils ont à pouvoir voyager, se déplacer régulièrement, tout en continuant de faire des rentrées d’argent. Cela nécessite cependant une grande organisation personnelle, de temps et d’investissements, mais également une maitrise de son emploi du temps car, en effet, l’une des conditions du travail nomade est que celui-ci nous accompagne partout. Il ne s’agit pas de vacances, aller d’un endroit à l’autre et assumer dans le même temps les tâches qui nous incombe n’est pas forcément accessible à n’importe qui.

Comme énoncé plus tôt, les freelances, les entrepreneurs web et certains employés en télétravail peuvent entrer dans la catégorie digitale nomad. Selon la façon dont ils répondent de leurs tâches et éventuellement les conditions de travail signées avec l’entreprises qui les finance, ils peuvent correspondre à ce profil en mouvement. À noter cependant, que nomade digital n’est pas un métier, mais une façon d’exercer sa profession, en sortant du cadre de l’employé présent dans un lieu de travail défini. Autre point important, ce n’est pas l’entreprise qui envoie ces personnes à l’étranger ou dans d’autres villes, autrement on parlerait ici d’expatriés ou de déplacements professionnels, or ici, le nomade digital est libre de se déplacer comme il l’entend, sans avoir à rendre des comptes à son employeur, ou client pour les indépendants.

2- Avantages et inconvénients de ce mode de vie 

Le principal avantage de cette façon d’exercer son métier est justement d’être libre de choisir son cadre de travail dans sa globalité. C’est l’idéal pour ceux qui ont besoin d’indépendance, de changements. En effet, le quotidien d’un nomade digital n’est jamais le même : nouveaux lieux, nouvelles personnes, nouvelles opportunités. Les métiers du Web étant eux aussi en constante évolution depuis une dizaine d’années, il est évident que le travailleur ne peut que s’épanouir dans de nouvelles tâches et développer sans cesse ses compétences dans des domaines émergeants.

Le nomade digital choisit ses horaires, ses outils, le lieu de travail. Il est libre de voyager, il peut donc découvrir d’autres pays, d’autres cultures, s’enrichir sur le plan personnel tout en touchant un revenu. C’est un élargissement culturel très fort dès lors qu’on arrive à concilier déplacements, vie professionnelle et vie personnelle.

Ce qui nous amène au principal inconvénient de ce mode de travail : pouvoir tout gérer. Être un nomade digital nécessite une grande rigueur et une organisation précise. Il faut pouvoir tenir le rythme sur le long terme, entre les changements de lieux qui demandent à chaque fois une adaptation, avec peut-être des décalages horaires importants et des modes de vie bien différents, mais aussi l’importance que prend le travail dans cette vie professionnelle mouvementée. Il ne faut pas laisser le travail empiéter sur tout son temps, il faut réussir à se dégager des moments plus libres, ou au contraire, il ne faut pas se laisser distraire, ce qui n’est pas toujours évident, surtout quand on a l’opportunité de découvrir un endroit nouveau.

D’une certaine manière, être digital nomad, c’est être libre, mais peut-être trop pour certaines personnes. Être indépendant ne conviendra pas à tout le monde pour les raisons énoncées ci-dessus, car il faut pouvoir jongler entre discipline, en s’imposant des horaires par exemple, des jours off, des pauses, mais également flexibilité, puisqu’on sera amené à revoir cette organisation au fil des années.

Une routine est grandement nécessaire. Quand on parle ici d’établir un cadre, ce n’est pas simplement l’environnement autour de nous, mais bien toutes les « règles » qui régissent notre façon de travailler. Cependant, il faut penser à rester flexible et ouvert à ce que certains points soient amenés à changer. De toute façon, comme tout nouveau mode de vie, il n’est pas inné, il faut apprendre et se l’approprier au fur et à mesure, en tentant de nouvelles choses, en saisissant les opportunités.

Un autre point important à prendre en compte avant de se lancer est que vous risquez de vous retrouver assez isolé socialement. Contrairement à un travail en entreprise où on retrouve facilement un collègue à la pause déjeuner, les indépendants ont tendance à travailler seul, ou dans des petites équipes pour certains, qui dépassent rarement les trois personnes. Car s’il est compliqué de s’imposer une rigueur, il l’est d’autant plus de se l’imposer ensemble. S’il n’y a pas de hiérarchie, qui doit décider pour qui ? Et puis, une fois de plus, le rythme de déplacements ne plaira pas à tout le monde et pour une vie de famille stable, ce n’est pas toujours idéal (même si cela reste évidemment faisable, avec une organisation d’autant plus grande, on en revient toujours au même point). Donc en tant que nomade digitale, il faut être capable de sociabiliser d’une nouvelle façon, une façon 2.0 comme on dit. Par chance, une communauté de travailleurs nomades se créé au fil des années et des réseaux s’organisent autour de ce mode de vie, ce qui facilite grandement la vie des petits nouveaux.

3- Une tendance qui se développe

Au-delà du nomadisme, de plus en plus d’entreprises envisagent de laisser à leurs employés plus de libertés sur leur environnement de travail. On le voit notamment avec les openspaces qui fleurissent un peu partout ou encore au télétravail que de plus en plus de personnes pratiquent, à hauteur d’un jour ou deux dans la semaine pour commencer.

Ce qui motive ces changements est notamment le besoin ressenti par les travailleurs à se réapproprier leur façon d’exercer. Il y a une demande d’émancipation de plus en plus grande. Même si peu de personnes sont encore capables de tirer définitivement un trait sur le cadre sécurisant que fournit l’entreprise, ils sont nombreux à vouloir un ou deux jours de plus hors du lieu de travail. Cela apporte un confort en plus qui leur manquait parfois, entre le temps dans les transports, la pression sociale, la gestion à la maison pour les familles.

Mais le digital nomadism va bien plus loin puisqu’il ne s’agit plus seulement de se dégager plus de temps et plus de libertés, mais bien d’en avoir toute la maitrise. Pour les entreprises, c’est un bon moyen de se libérer d’un travail RH supplémentaire en laissant la main mise à celui qu’elle rémunère. En contrepartie, cela représente une prise de risque, puisqu’elle doit faire entièrement confiance au nomade dans la réalisation de son travail. Un gros avantage est que ces travailleurs sont généralement des personnes proactives, innovantes, avec une grande facilité d’adaptation et une force créative. De par leurs différentes expériences professionnelles et leur capacité à évaluer les tendances, surtout s’ils se déplacent d’un pays à l’autre, ce sont des travailleurs aussi bien polyvalents que porteurs d’idées nouvelles et prometteuses. L’enrichissement qu’ils développent en voyageant devient une véritable force pour les entreprises faisant appel à leur service. Et ce sont des profils de ce type que les organisations recherchent aujourd’hui.

Pour aller plus loin encore, le nomadisme et plus généralement, la dématérialisation du travail pourrait permettre à l’avenir, avec le développement des nouvelles technologies et de l’accès au réseau Wifi (encore très inégalitaire), cela pourrait permettre de développer une capacité de travail optimale sur l’ensemble du territoire d’un pays. Si l’on prend l’exemple de la France, aujourd’hui, la majeure partie des activités ainsi que des postes attrayants se retrouvent sur Paris, ou dans les métropoles principales, mais il y a des régions qui sont très défavorisées sur le point de l’employabilité. La dématérialisation du travail pourrait permettre de mettre fin à ces difficultés puisque le lieu de travail deviendrait obsolète. En amenant une digitalisation plus importante, il serait possible de rendre accessible le travail à tous, créer des réseaux de travailleurs toujours plus larges et donner ainsi naissance à des échanges d’expériences pertinents qui contribueront à l’apparition de nouveaux projets ainsi qu’à l’enrichissement des entreprises sur le long terme.