La troisième conférence de l’année accueille Alain Frèrejean d’Innover – Entreprendre. De Léonard de Vinci à Edison, il donne les enseignements clés de l’histoire de l’innovation aux futurs innovateurs de la Web School Factory. La leçon est simple : il faut s’inspirer du passé et partager dans le présent pour bâtir le futur. A vos carnets … de croquis !

INVENTER OU INNOVER?

Alain Frèrejean dresse un panorama des “grands” inventeurs et innovateurs de l’Histoire et les met en regard avec le monde contemporain. Novateurs, visionnaires, précurseurs, le champ est vaste pour décrire ces personnes qui ont successivement apporté quelque chose de nouveau. Mais Alain Frèrejean note la différence entre inventeur et innovateur :un inventeur révolutionne un domaine – un procédé, un langage, un code sont inventés – l’innovateur couvre un spectre plus large. C’est quelqu’un qui change son époque : l’impôt sur la fortune est une innovation, de la même manière que la mode du jean troué. Les qualités de l’innovateur sont donc l’observation, le dessin, l’expérimentation (tout azimut) et enfin le partage…

PARTAGER POUR INNOVER

Un des rôles de l’innovateur est de catalyser l’émergence d’idées nouvelles, et de les partager. Avant il y avait un inventeur. Maintenant il y a une communauté “créative”. La connaissance dans chaque domaine technologique est devenue tellement pointue, et demande tellement d’expérimentations qu’une seule personne ne suffit pas à révolutionner un secteur. D’où la nécessité de se mettre en réseau de collaborateurs pour avancer. Aujourd’hui la collaboration est incontournable aussi ce sont sur des millions de détails qu’il faut travailler pour arriver à un objet aussi complexe et proche de la perfection que le smartphone. Alain Frèrejean n’hésite pas à se servir de l’histoire du piston de la machine à vapeur pour montrer à quel point nos innovations dépendent de détails de plus en plus ciblés. « Les détails font la perfection, et la perfection n’est pas un détail » (Leonard de Vinci).

CHANGEMENTS DE SOCIÉTÉ

Il n’y a pas d’innovation technologique sans un changement de société. L’innovation requiert une évolution des mentalités. Le génie de l’Abbé Grégoire et de Nicolas Compté en inventant les Arts et Métiers a été de faire travailler ensembles les gens nobles des arts et des concepteurs, avec les gens modestes des métiers. L’interdisciplinarité est une modalité indispensable pour innover à notre époque. Par ailleurs, la continuité et le caractère durable de nos inventions semble prendre une importance nouvelle. Détourner des inventions est aussi un moyen d’innover. Avant l’inventeur composait avec des objets physiques, maintenant il transpose des objets numériques existants : il détourne.