Nous avons assisté à une journée de débats : Climat, les villes sont-elles la solution ? C’est dans les locaux du siège social du magazine Le Monde que nous avons été accueillis. Compte-rendu de cette journée.

Au programme :

  • Introduction par Célia Blauel, adjointe de la Mairie de Paris, chargée de l’environnement, et notamment du développement durable
  • Conversation avec Saskia Sassen, professeur sociologue à la London School of Economics et à Columbia University, également à l’origine du concept de global city (ville aux fonctions économiques, politiques, et surtout espace de conflits entre les différentes classes sociales).
  • Deux tables rondes ont été animées au sujet du rôle des villes dans la pollution urbaine

Les enjeux environnementaux sont maintenant des débats de société, et politiques

A l’échelle des villes, il faut entamer des négociations internationales, et organiser des coopérations.

La “ville durable” prend plus de signification que la “smart city”.

Célia Blauel

Paris réussit progressivement à s’engager dans les problèmes de pollution liés aux transport, à l’amélioration de la qualité de vie des parisiens, et place une plus grande responsabilité entre les mains de ses citoyens. Il émerge en effet petit à petit le “réseau des acteurs durables” (8 % de la population parisienne). Elle déclare que dans sa politique de lutte contre le dérèglement climatique, il faut s’intéresser à la conception du bâtiment, source importante de pollution. Les actions se développent à des échelles différentes, et il faut prendre le parti de territorialiser les quartiers et les rues.

Pour Saskia Sassen, les villes détiennent un potentiel massif et permettront d’établir des espaces stratégiques. Le défi de demain sera d’insérer des grandes villes comme Londres et New York dans une industrie urbaine biodégradable, où sont exportées les matières premières. La ville de demain selon S.Sassken doit évoluer en tant qu’espace “mult-site” plutôt qu’en tant qu “UberVille mondiale”. Le capitalisme et le mondiablisme générent des espaces géographiques importants, et il n’y a plus d’homogénéité.

Dès 10h, la première table ronde accueillait alors Albert Asséraf (directeur général stratégie de JC Decaux), Sylvain Géron (directeur associé Polyconseil), Marie-Hélène Massot (professeur à l’Upec), Pierre Messulam (directeur général adjoint de SNCF Transilien) et enfin Louis Treussard (directeur général de l’Atelier BNP Paribas).

Nous avons appris que 83% des trajets sont effectués en voiture en France. La voiture qui devient de plus en plus fonctionnelle, et dont l’âge d’accessibilité ne cesse d’augmenter. Le vélib et le co-voiturage ont également permis d’améliorer la régulation naturelle. Si 45% des émissions de CO2 sont émises par les transports, Pierre Messulam, déclarait avec conviction qu’avant de coordonner les horaires pour faciliter l’écoulement du traffic aux heures de pointes, il faut d’abord s’interesser à la gestion des traffics.

L’intermodalité pourrait permettre de donner un rôle structurant (Citymapper et Vianavigo permettent de se déplacer et de prévoir ses trajets).

L’innovation se trouvera dans l’organisation du travail

Pourquoi ne pas travailler à la maison ? Mais comment les villes peuvent-elles réduire la consommation d’énergie? C’est la question à laquelle a tenté de répondre la seconde table ronde, réunissant Michel Derdevet (membre du directoire et secrétaire général d’ERDF), Quentin Martin-Laval (cofondateur d’ Echy), Marjorie Musy (directrice adjointe de l’Institut de recherche en sciences et techniques de la ville de Nantes) et Claude Arnaud (président d’Efficacity).

En 2016, il faut traiter au mieux les dépenses énergétiques, en développant notre capacité à venir prendre l’énergie où elle est (plan cadastral de Paris).

« La lumière doit éclairer les humains pas les parkings »

L’innovation passera par la prise en compte des usagers dans la conception des habitats. En 2021, Linky, compteur communicant développé par l’ERDF, prévoit de s’installer dans 35 millions de foyers français, véritable compteur intelligent il permettrait de faciliter l’intégration des énergies renouvelables dans le réseau électrique.

Le smart grid, réseau intelligent de distribution électrique, pourrait répondre à cette question, toujours dans une composante de la smart city. Et pourquoi pas les villes 0 ? 0% de carbone. Dans le sud du Danemark a été lancé un projet pour ne plus émettre de CO2 d’ici 2029.

Le vrai enjeu : la répartition des énergies, et l’optimisation de leurs utilisations

Face à ces décisions, les 20 prochaines années s’avèrent être optimistes, l’analyse de l’urbanisation n’est pas simple et fait appel à de nombreuses contraintes réglementaires, que les différents acteurs se doivent de transposer, pour un meilleur usage des pratiques.