Rendre notre consommation plus responsable est l’un des enjeux les plus cruciaux de notre époque. Préserver l’environnement, réduire notre impact écologique, économiser les ressources, ces thèmes sont nombreux et reviennent régulièrement, nous rappelant les défauts et les conséquences de nos modes de vies actuels. Parmis les plus grands responsables, on entend souvent parler de l’industrie automobile par exemple, dont l’empreinte carbone n’a cessé d’augmenter ces dernières années. Mais quand est-il du numérique ? Il est facile de jeter la pierre à nos transports, cependant ces derniers tendent à s’améliorer, ce qui est loin d’être le cas de la digitalisation. Abordons aujourd’hui l’impact du numérique sur l’environnement en découvrant une des solutions émergentes à ce phénomène : Le Low Tech. 

I- L’impact écologique du numérique

Le numérique prend de plus en plus de place dans nos sociétés. D’ici 2025, 5% de l’énergie mondiale sera dédiée au numérique, contre 3% aujourd’hui, ce qui est une augmentation considérable en 5 ans. Quant aux émissions de gaz à effet de serre, le numérique est aux alentours de 4% sur l’émission mondiale, contre environ 8% pour les véhicules légers (voitures, motos…), soit seulement 4% de plus !

Parmis les grands travers du numérique, on compte notamment le stockage de données virtuelles dans des serveurs qui eux sont bien réels et qui consomment énormément d’énergie en plus de produire de la chaleur, chaleur qui doit être compensée par d’énormes climatisation qui elles-mêmes consomment. Un cercle vicieux en somme. Viennent ensuite l’envoi et le stockage d’emails, la fabrication des appareils numériques (extractions des composants, usines…), puis leur dispersion dans la nature puisqu’il n’y a pas de recyclage ni de filière contrôlée pour 80 % des déchets technologiques.

II- Le low tech, une contre-attaque technologique

Le “Low-tech” se place en opposition au high-tech que nous connaissons tous. Ce mouvement promeut un nouvel ensemble de solutions technologiques pour subvenir à nos besoins modernes de manière plus responsable, en minimisant la consommation des ressources, ainsi que la pollution et les coûts engendrés. 

En gros : technologies plus simples et durables, peu coûteuses et recyclables. 

En plus d’englober ces nouvelles formes de technologies, le low-tech est une véritable philosophie. On parle beaucoup de “sobriété de consommation” quand on aborde le sujet low-tech. Le but est de sensibiliser les gens sur des notions qu’ils ignorent bien souvent mais qui pourtant augmentent quotidiennement leur empreinte carbone. Afin de mettre en place ces solutions, le mouvement ce base sur trois grands fondamentaux : 

  • Écologiques : solutions réparables, recyclables, viables, respectueuses de l’environnements, avec le moins de matériaux possibles ou en réutilisant d’autres. 
  • Sociaux : accessibles à tous, inclusives, liens sociaux entre consommateurs avec des ateliers, du troc et de l’échange
  • Économiques : réductions des couts d’achat du produit ou de sa fabrication, fabrication manuelle, remise en question de la notion de consommation actuelle, favorisant l’emploi et les commerces locaux, plutôt que les grandes entreprises. 

Avec le low-tech, on lutte aussi contre l’obsolescence programmée, ainsi que les campagnes marketing qui pousse le consommateur à changer de téléphone tous les ans, alors que son smartphone fonctionne toujours et pourrait encore servir pendant 3 ans.

Cependant le low tech ne signifie pas régression. Il faut voir au-delà du simple aspect ou de la réutilisation de vieux matériaux. Le low-tech est aussi facteur d’une meilleure expérience utilisateur, de nouveaux consommateurs plus avertis et de nouvelles bases de consommation plus responsables. 

III- Une relation est-elle possible entre Low-tech et numérique ?

Comme nous l’avons dit plus haut, le numérique a un impact considérable sur l’environnement et cela ne va pas en ralentissant. De plus, il n’est pas renouvelable et pourrait rapidement s’épuiser. Le low-tech pourrait-il être une solution ? 

On entend de plus en plus parler du “low-tech numérique”. Pour certains, ce terme tient plus de l’oxymore que de la réalité. D’une certaine façon, on ne peut pas leur donner tort, car le low-tech est encore loin de faire partie intégrante de notre société. Cependant, on voit de plus en plus émerger des nouvelles techniques numériques qui se basent sur d’autres techniques déjà acquises et maîtrisées par les machines, ainsi que sur le partage informel et le travail collaboratif.

Exemple de technique qui émerge : Le Low-code. 

Le low-code est une pratique dont on entend de plus en plus parler, mais qui pourtant reprend des méthodes déjà vues depuis longtemps dans les tableurs. Cette technique mériterait un article à part entière pour en développer tous les aspects, mais retenons ici que le principe est de développer un site ou une application avec le moins de code possible. En utilisant des modèles et des expressions de codes génériques et largement diffusées, ces derniers peuvent mettre en place et exécuter du code sans qu’on ai eu besoin de les développer soi-même. Double avantage, en plus d’être un gain de temps et d’énergie, cela peut aussi être une solution écologique, en apprenant à la machine des techniques green et éco-friendly. 

Autre exemple de low tech intéressante, le Fairphone. De plus en plus répandu, ce téléphone se dit éco-friendly de par ces matériaux recyclés, ces batteries remplaçable et longue-durée, mais également responsable dans sa manière de produire et de payer ses employés. 

Conclusion : 

On a beaucoup considéré le numérique comme une solution miracle, une solution dont on n’a pas mesuré les impacts à long terme. Aujourd’hui, nous mesurons à peine ces retombées et nous n’avons plus de maîtrise sur elle. Le mouvement Low-tech pourrait être un moyen de contrebalancer la tendance qu’ont pris nos technologies modernes. Toutefois, cette technique et toutes celles qui lui incombent reste encore très peu représentées, et sont encore moins intégrées dans nos modes de vie. Pour beaucoup, les solutions low-tech tels que les fours solaires et bien d’autres sont très souvent décrites comme has-been, ou même primitives, et il est difficile pour nombre d’entre nous de changer nos comportements. Il reste encore beaucoup de travail avant que le low-tech s’intègre à nos sociétés et soit accepté. Plus de modernisme, une substitution réelle et non impactante sur un quotidien ancré… Cela va prendre du temps, mais le mouvement est lancé et de nouvelles solutions apparaissent régulièrement. Les mentalités changent et le monde bouge et qui sait, peut-être que demain, nos technologies pourront renverser la tendance.

Source image : 6 questions à se poser avant de lancer un projet Low Tech durable