[box type= »info » ]Le 15 janvier 2016, nous nous sommes rendus à la table ronde organisée par le magazine Silex-ID, qui a pour objectif de nous tenir informés et surtout de vulgariser les innovations qui ont lieu dans les start-ups et les grands groupes. Compte-rendu ![/box]

C’est à Numa, accélérateur de start-ups, regroupant des espaces de co-working (la Cantine étant le premier espace de co-working ouvert en France), que l’évènement a eu lieu, animé par Dan Geiselhart, rédacteur en chef du magazine Silex-ID.

Un débat qui réunissait :

  • Alexandre Mulliez, directeur de l’innovation et du marketing Auchan Direct
  • Romain Passelande dirigeant de la start-up Les Petites Tables
  • Christopher Lopez consultant chez Weave, spécialisé dans l’agro-alimentaire
  • Claire Verneil chef pâtissière, consultante animatrice, et rédactrice culinaire

Que va t-on manger demain ?

Si Claire Verneil expose que la tradition française nous garantit de bien manger demain, et pendant longtemps, Alexandre Mulliez affirme que le challenge de demain se trouvera dans le réaménagement des métiers et dans les services. Nous tendons désormais vers une personnalisation de l’offre à la bonne personne. Si les tendances se situent vers l’automatisation des services, vers l’utilisation d’algorithmes croisés avec les fréquences des consommateurs, la bonne personne saura faire usage du deep learning, pour se soigner par l’alimentation, ou bien du transfer learning, qui permettra la curation par l’alimentation. Avec le groupe Auchan ces innovations sont pensées et réfléchies. Romain Palissade renchérit sur l’importance de l’intelligence artificielle qui permettrait d’intégrer les tendances, et de diriger la consommation vers de produits de plus en plus spécifiques pour les besoins des consommateurs que l’on se doit d’identifier. Claire Verneil pointant du doigt que ces derniers sont de plus en plus éduqués.

Les chefs sont maintenant plus que jamais dans une démarche de transparence, dans une tradition française et américaine de plus en plus étriquées. Cette démarche, disait-elle, rejoint cette volonté de retourner à l’authentique avec des habitudes culinaires de plus en plus boulversées. Et la data dans tout ça ? Christophe Lopez répond qu’elle entre en jeu concernant la traçabilité de la nourriture. Encore faut-il une data de bonne qualité… D’après A.Mulliez, la data existe, mais elle n’a pas toujours été collectée. Les grandes entreprises devront désormais accepter le défi d’analyser et intégrer les données que la data nous apporte.

Quant à la robotique, C.Verneil déclarait que la dimension humaine ne doit être omise. La créativité et l’innovation sont encore entre les mains des humains, la robotique doit aider les restaurateurs quant aux besognes difficiles, mais doit rester sans valeur ajoutée. Il semblerait que dans un proche futur, il s’agirait d’optimiser le transport des services à domiciles, et pourquoi pas les assiettes connectées selon R.Palissande.

Nourriture de demain

9 milliards d’humains en 2050, 50% de gaspillage alimentaire supplémentaire d’ici 2030.

Comme le Japon le fait, avec le compost, il s’agirait de penser la France en tant qu’écosystème, et surtout le changement se communiquera par l’amélioration des process.

Pour C.Verneil, il est important de souligner que le gaspillage est également énergétique, le changement passera par l’éducation et la responsabilité de chacun. Elle prend notamment l’exemple du criquet, insecte à sang froid, qui offrirait un meilleur rendement de protéines que la vache (nous avons pu tester pour vous et c’était succulent !).

nourriture-insecte

Une importante question dans l’assemblée est alors soulevée :

« Comment peut-on faire passer le message dans une population de plus en plus technophile ? »

Christophe Lopez se penchant alors sur la question affirmait avec certitude que la prise de conscience doit être collective. A.Mulliez nous rappelait alors l’existence d’une initiative de plus de 5 ans : le vrac, cette technique 100% sans emballage, qui s’inscrit dans le but d’un développement pérenne. Une initiative qui cependant poserait des problèmes financiers avec la question du packaging.

Comment les acteurs de l’innovation peuvent-ils prendre part au débat ? Nous devons explorer les tendances, et savoir communiquer les besoins des utilisateurs.