Une nouvelle conférence nous a été présentée, jeudi 13 mars à l’espace Cléry, par Jean Marie Fardeau et Benjamin Lagues de Human Rights Watch ( H.R.W).

 

Cette organisation internationale, indépendante et impartiale est dédiée à la défense des droits humains dans le monde.

 

Elle a été nommée prix Nobel de la Paix en 1997 au côté d’Amnesty international grâce à son implication dans la campagne internationale pour l’interdiction de mines anti-personnel.

 

Cette ONG, fondée en 1978 comprend aujourd’hui 410 salariés de 70 nationalités différentes répartis dans 90 pays, leur permettant de réaliser de nombreuses enquêtes de terrain.

 

Leur objectif est donc d’exposer et de dénoncer l’information dans les médias au niveau mondial (ils publient 4 à 7 communiqués de presse par jour).

 

Le but est de changer les situations actuelles tant au niveau politique, économique, que socio-culturel pour obtenir un progrès durable.

 

Pour en savoir plus :

La conférence s’est déroulée en 3 parties. La première, relative à l’influence des nouveaux médias sur l’organisation ; la deuxième, sur l’impact de ses nouvelles technologies au regard de la défense des droits de l’homme puis la troisième, les risques qui en découlent.

I. Impact des nouveaux medias sur le travail des human right watch

Les nouveaux médias permettent désormais de faciliter le travail de recherche et de preuves.

 

Cela se retrouve à plusieurs niveaux : l’appareil photo par exemple permet d’appuyer des informations mais aussi de les rendre plus concrètes.

 

Mais pas seulement : les nouveaux médias, notamment Twitter, ont réussi à rendre accessible un grand nombre de personnes et de remonter à la source. Qui aurait pensé un jour s’entretenir, ne serait-ce qu’au travers de 140 caractères, avec le PDG d’une grande entreprise ?

 

Un quart des salariés de H.R.W sont présents et actifs sur twitter. Les répercussions de cet « investissement » se ressentent au sein même de l’organisation : 10 millions visiteurs en 2009 et plus de 60% de trafic en 2013.

 

Les réseaux sociaux réinventent la manière de couvrir des évènements. Ils permettent de diffuser en temps réel les informations qui nous sont transmises.

La photo illustre bien ce principe. Il est possible d’assister, à distance, à des conférences ou autres évènements n’importe où dans le monde. L’activité de ces différents supports numériques permet également d’alimenter les médias actuels. De plus, ils profitent de ces nouveaux supports numériques pour alimenter leur contenu.

II. Les nouvelles technologies au service de la défense des droits de l’homme

Les nouvelles technologies peuvent en effet avoir un aspect « sécuritaire ».

 

Il est possible aujourd’hui d’innover sur la forme des enquêtes pour les renforcer, leur donner plus de sens, les rendre plus complètes ou plus accessibles.

 

La possibilité de visualiser à tout moment ce qui se passe dans le monde grâce aux images satellites en est un bel exemple. Ces images peuvent même être utilisées comme complément de témoignages.

III. Les droits humains entre risques technologiques et défis sécuritaire

L’influence des médias n’est pas sans conséquence, il faut donc mesurer les risques et rester en alerte car les données sont vulnérables.

 

  • Le spearphishing est un système qui est fréquemment utilisé, il correspond à l’envoi de mails frauduleux permettant aux hackers de mettre hors-service un ordinateur, ou de récupérer un certain nombre d’informations à distance.
  • Le déni de service consiste à désactiver un site en le submergeant de données
  • La dissimulation d’accès privilégiés au système.
  • Keylogging : principe qui consiste, grâce à un logiciel espion, de pister l’utilisateur.
  • La compromission des certificats : le certificat est une sorte de carte d’identité numérique. Il est principalement utilisé pour identifier une entité physique ou moral mais aussi pour chiffrer des échanges.
  • Piratage de données par des canaux cryptés.

Pour que l’information soit la plus instantanée et la plus proche de la réalité, les reporters doivent prendre des risques.

 

Il est donc nécessaire d’accompagner les reporters dans leur démarche avec une formation spécialisée ainsi qu’un suivi psychologique pour s’assurer du bon déroulement des enquêtes.

 

Les membres de cette ONG sont nombreux à postuler pour ses interventions délicates. Sur 850 candidats, un seul se verra attribuer une mission.

 

Afin de protéger les chercheurs, des stylos « intelligents » ont été inventés. Ils ont la capacité d’intégrer et d’enregistrer ce qui a été écrit. Ces stylos ont donc deux utilités : en plus de garantir une sauvegarde des données, ils évitent que les notes ne tombent entre de mauvaises mains.

 

Aujourd’hui, le budget de Human Rights Watch représente environ 71 millions de dollars par an et 350 000 euros sont dépensés pour la sécurité numérique, une somme conséquente mais indispensable.