[box type= »info » ]Lorène revient sur la conférence-débat du 14 mars 2016 qui se déroulait à l’ESCP Europe sur les enjeux médico-économiques et sociétaux de l’innovation en Santé, avec l’exemple des Nanotechnologies.[/box]

Initiation aux nanotechnologies et nanomédicaments avec Patrick Couvreur

Il existe une différence entre le principe actif et la forme galénique (médicament sous forme de comprimé). Certains médicaments ont des difficultés au niveau du passage transmembranaire. L’insuline ne peut pas être ingérée mais uniquement injectée.

  • La nanotechnologie médicament fait appel à un vecteur nanoparticulaire biodégradable pour l’administration de molécules pharmacologiquement actives (principe actif)
  • Ses recherches ont débouché sur un nouveau médicament, dans le domaine de la cancérologie, faisant l’objet d’études cliniques de phase III, grâce à la création d’une start-up à Paris Sud (BIO Alliance qui est rentrée en bourse puis est devenue OXEO depuis son rachat).

Le nanovecteur permet d’encapsuler une molécule biologiquement active comme la Doxorubicine, qui est un anticancéreux, pour la rendre « invisible » vis-à-vis des mécanismes de résistances développés par les cellules cancéreuses.

Dans le cas de l’hépatocarcinome résistant (cancer du foie), ces nanoparticules, administrées par voie intra-veineuse, sont reconnues par le foie, ce qui permet un meilleur ciblage, et diminue le risque de toxicité cardiaque de la Doxorubicine.

E-Santé & entrepreneuriat avec Hadrien Lepage

En temps qu’entrepreneur, il voit plus les nanotechnologies comme une opportunité. Il rappelle ce que sont les nanotechnologies :

Elles sont nées de la fusion entre l’industrie microélectronique et l’industrie de la chimie.

Leurs avantages :

Cette révolution est sensible , sélective, abordable, et permet un diagnostique précoce et précis. C’est une problématique qui rentre totalement dans le marché de la e-santé :

  • Soit le diagnostic part directement chez le médecin sans l’aide du laboratoire;
  • Soit le diagnostic se fait à domicile.

On passe d’une médecine générale à une médecine plus spécialisée.

Il aborde l’accès au marché, par contre compliqué, de ces nanotechnologies car :

  • il faut des essais ainsi qu’une autorisation de mise sur le marché.
  • il faut également une adaptation aux pratiques médicales (temps de l’examen , formation du médecin ou de l’opérateur , capacité d’investissement du médecin et codification de l’acte).
  • l’évolution des pratiques est décidée par l’administration.
  • les systèmes de soins sont différents pour chaque pays.

Les innovations sont très difficiles à intégrer également du côté du patient. Elles sont une solution, un enjeu pour la guérison de maladies rares.

E-Santé & Innovation avec Neil Bernard

L’innovation: c’est un changement de paradigme, c’est une évolution favorable en rupture avec l’existant. L’innovation implique un changement / une rupture / une évolution. On la veut être une amélioration.

Mais cela inclut de nouveaux problèmes d’évaluation, des changements dans l’évaluation et pas seulement en France mais à l’International car il faut se réadapter à chaque système médical, à une échelle mondiale.

L’innovation pose un autre problème: en fixer le prix. Si une innovation est révolutionnaire, quel est donc son prix ?

Constat général :

  1. Accès au soins pour tous
  2. Contexte budgétaire contraint

Les défis de l’évaluation et du financement des innovations de demain :

  • Evaluation scientifique -> évaluer le dispositif médical et le médicament en tant que solution « globale » —> Etablir un rapport bénéfice-risque favorable avec un recul de données suffisant
  • Médico-économie —> arbitrage des interventions en santé: priorité aux innovations de rupture —> Thérapie ciblée : efficience à démontrer pour les populations extrêmement restreintes
  • Prix et financement —> Mesurer et définir le prix de l’innovation —> association de traitement vers un prix unique ?

E-Santé et Nanomédecine : enjeux médico – économiques avec Alexandre Ceccaldi

230 essais cliniques issus des nanomédecines, dont 70 en oncologie. Le but est de faire de l’Europe le leader dans les nanotechnologies.

Les enjeux médico – économiques de la Nanomédecine :

  • Business : 500 + PME de Nanomédecine en Europe, 150 + aux US
  • Plusieurs industries impliquées : pharma , biotech, chimie , Med Tech etc …
  • Marché : 100-130 milliards in 2016, 49 produits de nanomédecine sur le marché, environ 10 % du C.A pharmaceutique
  • Pipeline : 230+ produits de nanomédecine actuellement en essais cliniques, 70+ en oncologie (étude des cancers).

Des innovations thérapeutiques et diagnostiques de rupture :

  • Des soins plus efficaces
  • Avec moins d’effets secondaires.
  • Pour des systèmes de santé plus efficaces et rentables.

Les patients acteurs de leur santé avec Christian Saout

Les nanotechnologies sont au coeur de nombreux dispositifs de e-santé, mais leur accès au marché reste cependant difficile. 
Si l’on ne lève pas la contrainte des soins inutiles nous n’aurons jamais assez d’argent pour financer les innovations, et ce, au détriment des patients.

Le numérique est un adjuvant majeur sur la route de l’efficience de la dépense de soins. Les stratégies publiques commencent à prendre en compte l’équation numérique. Même si le numérique se diffuse moins vite dans le système de santé que dans d’autres domaines, son alliance avec les progrès dans les nano-technologies, la connaissance du génome… est un moteur puissant pour changer la vie des patients autant que les exercices professionnels.

Le numérique est un facteur de plus grande implication des citoyens et des patients dans les décisions individuelles ou collectives qui les concernent. Mais l’implication des patients dans leurs soins repose aussi sur des promesses d’actions publiques qui ne passeront à l’échelle qu’avec le secours des technologies du numérique.

Il faudra également pratiquer plus de télémédecine, télésurveillance, téléconsultations…compte-tenu de la multiplication des déserts médicaux.